Quelles ont les nouvelles normes auxquelles doivent repondre les producteurs de volaille francais ?

La filière volaille française est confrontée à de nombreux défis sanitaires, économiques, écologiques et sociaux. Face à la demande croissante des consommateurs pour des produits de qualité, respectueux du bien-être animal et de l’environnement, les producteurs et éleveurs doivent s’adapter aux nouvelles normes qui régissent leur activité. Ces normes concernent notamment l’étiquetage des modes d’élevage, la production biologique et la commercialisation des volailles fermières. On fait le point dans la suite de cet article.

L’étiquetage des modes d’élevage : un enjeu de transparence et de valorisation

Pour les besoins de cet article, nous ne pouvons faire un tour d’horizon exhaustif sur le sujet. Cependant, si vous êtes passionné ou concerné par ces enjeux et défis, le site volaille-info.fr est l’une des sources de référence en la matière, pour les acteurs du secteur comme pour les consommateurs. Revenons maintenant à notre propos.

Depuis 1991, les opérateurs de la filière volaille peuvent mentionner le mode d’élevage de leurs volailles sur les étiquettes, selon une liste exclusive de cinq mentions valorisantes :

  • alimenté avec x % de « … » ;
  • élevé à l’intérieur – système extensif ;
  • sortant à l’extérieur ;
  • fermier élevé en plein air ;
  • fermier élevé en liberté.

Ces mentions sont contrôlées par les autorités compétentes et garantissent au consommateur une information claire et vérifiable sur les conditions d’élevage des volailles. Elles permettent également aux producteurs de valoriser leur savoir-faire et leur engagement dans une production de qualité.

Or, la Commission européenne a présenté fin 2022 un projet de révision des normes de commercialisation des volailles, qui remet en cause ce système. Le projet prévoit en effet de rendre facultatives les cinq mentions existantes et d’autoriser l’usage de mentions non encadrées, pouvant induire en erreur le consommateur ou créer une concurrence déloyale entre les opérateurs. Ce projet a suscité l’opposition de la filière avicole française. Notamment de la part de l’interprofession ANVOL, qui alerte sur les conséquences désastreuses pour le modèle avicole français et son mode d’élevage fermier, véritable gage de qualité, de dynamique économique des territoires et de reconnaissance du travail en milieu rural.

Face à cette menace, le gouvernement français s’est mobilisé pour défendre les intérêts de la filière et des consommateurs, en demandant à la Commission européenne de maintenir les normes actuelles et de renforcer les contrôles sur l’étiquetage des volailles.

La production biologique : un enjeu de durabilité et de performance

La production biologique de volailles est régie par un règlement européen qui fixe les règles d’élevage, d’alimentation, de santé animale, de bien-être animal et d’environnement. Ce règlement a été révisé en 2018 et entrera en vigueur au 1er janvier 2022, avec pour objectif de renforcer la durabilité et la performance de la production biologique.

Ce nouveau règlement introduit de grands changements pour l’élevage des poulettes et des poules pondeuses. Les poulettes devront être élevées en bio, dans une exploitation bio avec des terres converties en bio et sans présence simultanée de poulettes non bio. Elles devront avoir accès à un parcours extérieur d’un mètre carré par poulette et respecter une densité maximale de 21 kg/m2 à l’intérieur. L’aliment devra provenir à hauteur de 30 % de l’exploitation ou de la région et être 100 % bio, avec une dérogation transitoire de 5 % de protéines non bio jusqu’en 2027.

Les bâtiments de ponte devront compter au maximum 3 000 poules par compartiment, avec une densité maximale de 6 poules/m2 à l’intérieur et un espace extérieur d’au moins 4 m² par poule. L’aliment devra également être 100 % bio et provenir à hauteur de 30 % de l’exploitation ou de la région. Ces nouvelles règles représentent un défi important pour les producteurs bio, qui devront adapter leurs pratiques et leurs infrastructures. Pour les accompagner dans cette transition, des périodes de dérogation transitoire ont été négociées, ainsi que des aides financières et techniques. 

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